Chapitre III : les principes permanents

29. Dans ce chapitre, on envisage brièvement les " principes permanents " et les valeurs fondamentales qui ne doivent jamais faire défaut dans l'enseignement de la doctrine sociale de l'Eglise. On présente ensuite, en appendice, un plan du programme des cours, susceptible d'être adapté aux nécessités concrètes de chaque Eglise particulière.

 1  Principes permanents de réflexion

 30. Préliminaires

Ces principes ont été formulés par l'Eglise non pas de façon organique, en un seul document, mais tout au long de l'évolution historique de la doctrine sociale. On les recueille dans l'ensemble des divers documents que le Magistère de l'Eglise, avec la collaboration d'évêques, de prêtres et de laïcs éclairés,70 a élaborés en affrontant les différents problèmes sociaux au fur et à mesure de leur apparition.

Il est évident que le présent document n'est et ne veut être ni une nouvelle synthèse, ni un manuel de ces principes, mais simplement un ensemble d'orientations jugées opportunes pour l'enseignement.

Il ne constitue pas non plus une présentation complète des principes, mais seulement l'indication de ceux qui sont retenus comme plus importants et qui méritent en conséquence une attention particulière dans la formation des futurs prêtres.

Parmi ces principes, sont à considérer comme fondamentaux ceux qui regardent la personne, le bien commun, la solidarité et la participation. Les autres leur sont intimement liés et dérivent d'eux.

 31. La personne humaine

La dignité de la personne se fonde sur le fait qu'elle est créée à l'image et à la ressemblance de Dieu et élevée à une fin surnaturelle transcendant la vie terrestre. L'homme donc, comme être intelligent et libre, sujet de droits et de devoirs est le premier principe et, on peut dire, le cœur et l'âme de l'enseignement social de l'Eglise.71 " Croyants et incroyants sont presque d'accord pour retenir que tout ce qui existe sur la terre doit être référé à l'homme comme à son centre et à son sommet ".72 C'est ce principe qui dans sa portée anthropologique constitue la source des autres principes qui font partie du corps de la doctrine sociale. L'homme-personne est le sujet et le centre de la société, laquelle avec ses structures, organisations et fonctions a comme but la création et la continuelle adaptation de conditions économiques et culturelles permettant au plus grand nombre possible de personnes le développement de leurs capacités et la satisfaction de leurs légitimes exigences de perfection et de bonheur. Pour cette raison, l'Eglise ne se lassera jamais d'insister sur la dignité de la personne, contre tous les esclavages, les exploitations et les manipulations perpétrés au détriment des hommes, non seulement dans le domaine politique et économique, mais aussi culturel, idéologique et médical.73

 32. Les droits de l'homme

Les droits de l'homme dérivent selon une logique intrinsèque de la dignité elle-même de la personne humaine. L'Eglise a pris conscience de l'urgence de protéger et de défendre ces droits, considérant cette tâche comme partie de sa mission salvifique, à l'exemple de Jésus, qui s'est toujours montré attentif aux besoins des hommes, particulièrement des plus pauvres.

L'affirmation des droits de l'homme, avant de se présenter sous la forme d'un système théorique, organique et complet, est apparue dans l'Eglise comme un service concret à l'humanité. Par sa réflexion, l'Eglise en a en quelque sorte discerné les fondements philosophiques et théologiques ainsi que les implications juridiques, sociales, politiques et éthiques, comme il ressort des documents de son enseignement social. Et elle a réalisé cette tâche non dans un contexte d'opposition révolutionnaire exigeant les droits de la personne contre les autorités traditionnelles, mais sur le fond du Droit inscrit par le Créateur dans la nature humaine.

L'insistance avec laquelle l'Eglise, spécialement en notre temps, s'est faite promotrice du respect et de la défense des droits de l'homme, que ceux-ci soient personnels ou sociaux, s'explique non seulement par le fait que son intervention aujourd'hui comme hier est dictée par l'Evangile,74 mais aussi par le fait qu'à partir de sa réflexion s'est développée une nouvelle sagesse théologique et morale pour affronter les problèmes du monde contemporain.75 En particulier, le droit à la liberté religieuse, en tout ce qui touche à la sphère plus intime de l'esprit, " se révèle point de référence et, d'une certaine manière, devient mesure des autres droits fondamentaux ".76 Aujourd'hui, il est affirmé et défendu par différentes Organisations publiques et privées, nationales et internationales. Pour sa part, l'Eglise catholique se montre spécialement solidaire de tous ceux qui subissent des discriminations et des persécutions à cause de la foi, et elle œuvre avec zèle et ténacité pour que ces situations d'injustice soient surmontées.

 33. Les apports du Magistère pontifical aux droits de l'homme

Avec le Magistère conciliaire, le Magistère pontifical a amplement exposé et développé le thème des droits de la personne humaine. Déjà Pie XII avait énoncé les principes, fondés sur le droit naturel, d'un ordre social, conforme à la dignité de l'homme, concrétisé dans une saine démocratie, capable de mieux respecter le droit à la liberté, à la paix, aux biens matériels. Par la suite, l'encyclique Pacem in terris de Jean XXIII fut le premier texte pontifical officiel explicitement consacré aux droits de l'homme. En effet, en scrutant " les signes des temps ", l'Eglise percevait la nécessité de proclamer les droits " universels, inviolables et inaliénables " de tous les hommes, contre toute discrimination et toute conception particulariste. Pour cela, Pacem in terris ne se contente pas de fonder les droits de l'homme sur la loi naturelle inhérente à la Création et ordonnée à la Rédemption, mais corrige un certain aspect individualiste de la conception traditionnelle de la réciprocité des droits et des devoirs, en insérant les droits dans un contexte de solidarité et en soulignant les exigences d'ordre communautaire que celle-ci comporte.

A son tour Paul VI, dans l'encyclique Populorum progressio, sans séparer les droits de l'homme du domaine de la raison, en procédant surtout selon l'optique suivie par le Concile Vatican II, met en évidence leur fondement chrétien et montre comment la foi en transforme la dynamique interne elle-même. On doit observer par ailleurs que si Pacem in terris est la charte des droits de l'homme, Populorum progressio constitue la charte des droits des peuples pauvres au développement. Plus tard, Jean-Paul II, en approfondissant cette réflexion, fondera les droits humains simultanément sur les trois dimensions de la vérité totale sur l'homme: sur la dignité de l'homme en tant que tel, sur l'homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, sur l'homme inséré dans le mystère du Christ. Sur cette dignité de l'homme, envisagée à la lumière de l'œuvre rédemptrice du Christ, se fonde la mission salvifique de l'Eglise; c'est pour cela qu'elle ne peut se taire quand sont lésés ou quand sont en péril les droits inviolables de l'homme et des peuples. Du point de vue chrétien, en effet, les nations et les patries sont une réalité humaine de valeur positive et à laquelle on ne saurait renoncer, réalité qui fonde des droits inviolables au sein des divers peuples, en particulier le droit des peuples à leur identité propre et à leur développement.77

34. Le rapport personne-société

La personne humaine est un être social par nature: c'est-à-dire par son indigence innée et par sa tendance naturelle à communiquer avec les autres. Cette socialité humaine est le fondement de toute forme de société et des exigences éthiques qui y sont inscrites. L'homme ne peut se suffire à lui-même pour atteindre son plein développement, mais il a besoin des autres et de la société.

Ce principe de l'interdépendance personne-société, essentiellement joint à celui de la dignité de la personne humaine, se réfère au tissu complexe de la vie sociale de l'homme, qui se règle selon des lois propres et adéquates, perfectionnées par la réflexion chrétienne.78

La compréhension des divers aspects de la vie sociale aujourd'hui n'est pas toujours facile, vu les rapides et profonds changements qui se vérifient dans tous les domaines, grâce à l'intelligence et à l'activité créatrice de l'homme. Les changements pour leur part provoquent des crises qui se reflètent soit dans les déséquilibres internes de l'homme qui augmente toujours plus son pouvoir sans réussir toujours à le canaliser vers de justes fins; soit dans les relations sociales, car l'on ne parvient pas toujours à une exacte application des lois qui règlent la vie sociale.79

35. La société humaine est donc objet de l'enseignement social de l'Eglise, du moment que celle-ci ne se trouve ni au dehors ni au-dessus des hommes unis en société, mais existe exclusivement en eux et, donc, pour eux. L'Eglise insiste sur " la nature intrinsèquement sociale " des êtres humains.80 On observe cependant qu'ici le " social " ne coïncide pas avec le " collectif ", pour lequel la personne n'est qu'un simple produit. La force et le dynamisme de cette condition sociale de la personne se développent pleinement dans la société qui voit ainsi croître les relations de vie commune tant au niveau national qu'au niveau international.81

36. De la dignité de la personne, de ses droits et de sa socialité dérivent les autres principes permanents de réflexion qui orientent et règlent la vie sociale. Parmi ceux que la réflexion du Magistère a approfondis, il faut mentionner ceux qui regardent le bien commun, la solidarité, la subsidiarité, la participation, la conception organique de la vie sociale et la destination universelle des biens.

37. Le bien commun

Lorsque l'on parle des lois et des principes qui règlent la vie sociale, il faut considérer en premier lieu le " bien commun ". Même si celui-ci " dans ses aspects essentiels et plus profonds ne peut être conçu en termes de doctrine et encore moins déterminé dans ses contenus historiques ",82 il peut cependant être décrit comme " l'ensemble des conditions sociales qui permettent et favorisent dans les êtres humains le développement intégral de la personne ".83 Celui-ci donc, même s'il est supérieur à l'intérêt privé, est inséparable du bien de la personne humaine, obligeant les pouvoirs publics à reconnaître, à respecter, à organiser, à protéger et à promouvoir les droits de l'homme et aussi à faciliter l'accomplissement des devoirs respectifs. En conséquence, la mise en œuvre du bien commun peut être considérée comme la raison d'être des pouvoirs publics, lesquels sont tenus de le réaliser à l'avantage de tous les citoyens et de tout l'homme — considéré dans sa dimension terrestre-temporelle et transcendante — dans le respect d'une juste hiérarchie des valeurs et des postulats des circonstances historiques.84

En considérant donc le bien commun comme une valeur de service et d'organisation de la vie sociale et du nouvel ordre de la vie commune, l'Eglise en met en relief le sens humain et l'aptitude à animer les structures sociales dans leur totalité et dans leurs secteurs particuliers et elle stimule les transformations en profondeur selon le critère de la justice sociale.

38. Solidarité et subsidiarité

La solidarité et la subsidiarité sont deux autres principes importants, régulateurs de la vie sociale. Selon le principe de la solidarité, chaque personne, comme membre de la société, est indissolublement liée au destin de la société elle-même et, dans la force de l'Evangile, au destin de salut de tous les hommes. Dans la récente encyclique Sollicitude rei socialis, le Pape a particulièrement souligné l'importance de ce principe, le qualifiant de vertu humaine et chrétienne.85 Les exigences éthiques de la solidarité requièrent que tous les hommes, les groupes et les communautés locales, les associations et les organisations, les nations et les continents, participent à la gestion de toutes les activités de la vie économique, politique et culturelle, en dépassant toute conception éthique purement individualiste.86

La subsidiarité, qui protège la personne humaine, les communautés locales et les " corps-intermédiaires " du péril de perdre leur légitime autonomie, doit être considérée comme un complément de la solidarité. L'Eglise est attentive à l'application de ce principe à cause de la dignité elle-même de la personne, du respect de ce qu'il y a de plus humain dans l'organisation de la vie sociale87 et de la sauvegarde des droits des peuples à l'intérieur des relations entre sociétés particulières et société universelle.

39. Conception organique de la vie sociale

Ainsi qu'il ressort de tout ce qui est dit, une société organisée ne se comprend pas adéquatement sans une conception organique de la vie sociale. Ce principe exige que la société soit fondée, d'une part, sur le dynamisme intérieur de ses membres — qui a son origine dans l'intelligence et la volonté libre des personnes en recherche solidaire du bien commun — et, d'autre part, sur la structure et l'organisation de la société, constituée non seulement de chacune des personnes libres, mais aussi de sociétés intermédiaires, qui doivent s'intégrer en une unité supérieure, depuis la famille, en passant par les communautés locales, les associations professionnelles, les régions et les Etats nationaux, jusqu'aux organismes supranationaux et à la société universelle de tous les peuples et de toutes les nations.88

40. Participation

La participation occupe une place prédominante dans les récents développements de l'enseignement social de l'Eglise. Sa force réside dans le fait qu'elle assure la réalisation des exigences éthiques de la justice sociale. La participation juste, proportionnée et responsable de tous les membres et secteurs de la société au développement de la vie socio-économique, politique et culturelle, est la voie assurée pour atteindre une nouvelle vie en commun qui soit humaine. L'Eglise non seulement n'omet pas de rappeler ce principe,89 mais trouve en lui une motivation permanente pour favoriser le progrès de la qualité de la vie des individus et de la société comme telle. Il s'agit d'une aspiration profonde de l'homme, qui exprime sa dignité et liberté dans le progrès scientifique et technique, dans le monde du travail et de la vie publique.90

41. Structures humaines et communautés de personnes

A maintes reprises, l'Eglise a cherché à prévenir le péril réel qui menace la dignité de la personne, la liberté individuelle et les libertés sociales et qui dérive de la conception " techniciste " et mécaniste de la vie et de la structure sociale qui ne laisse pas un espace suffisant au développement d'un vrai humanisme. En de nombreuses nations, l'Etat moderne se transforme en une gigantesque machine administrative qui envahit tous les secteurs de la vie, entraînant l'homme dans un état de peur et d'angoisse qui provoque la dépersonnalisation.91

L'Eglise a donc estimé nécessaires les organismes et les multiples associations privées qui réservent l'espace qui convient à la personne et stimulent la croissance des relations de collaboration en subordination au bien commun; toutefois, parce que ces organismes sont d'authentiques communautés, leurs membres doivent être considérés et respectés comme des personnes et appelés à participer activement aux tâches communes.92

Pour l'Eglise, donc, le chemin sûr permettant d'atteindre ce but est d'associer le travail et le capital et de donner vie aux corps intermédiaires.93

La mise en œuvre de ces principes, qui règlent la vie sociale aux différents niveaux de l'organisation de la société et dans les divers secteurs de l'activité humaine, permet de dépasser toute tension entre socialisation et personnalisation. Le phénomène actuel de la multiplication des relations et des structures sociales à tous les niveaux, dérivées de libres décisions et destinées à améliorer la qualité de la vie humaine, ne peut qu'être accueilli positivement, étant donné qu'il rend manifeste la réalisation de la solidarité humaine et favorise l'élargissement de la sphère de l'activité matérielle et spirituelle de la personne.

42. Destination universelle des biens

Avec " ce principe caractéristique de la doctrine sociale de l'Eglise ",94 on affirme que les biens de la terre sont destinés à tous les hommes pour que leur droit à la vie puisse être satisfait de manière conforme à la dignité de la personne et aux exigences de la famille. En effet, " Dieu a destiné la terre et tout ce qu'elle contient à l'usage de tous les hommes et de tous les peuples, de sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice inséparable de la charité".95 Il s'en suit que le droit à la propriété privée, en lui-même valable et nécessaire, doit être circonscrit dans les limites imposées par sa fonction sociale. Comme s'est exprimé à ce sujet le Magistère dans l'encyclique Laborem exercens, " la tradition chrétienne n'a jamais soutenu ce droit comme un droit absolu et intangible. Au contraire, elle l'a toujours entendu dans le contexte plus vaste du droit commun de tous à utiliser les biens de la création entière: le droit à la propriété privée est subordonné à celui de l'usage commun, à la destination universelle des biens ".96

 2  Valeurs fondamentales

 43. La voie assurée

Les principes de réflexion de la doctrine sociale de l'Eglise, en tant que lois régulatrices de la vie sociale, ne sont pas indépendants de la reconnaissance réelle des valeurs fondamentales inhérentes à la dignité de la personne humaine. Ces valeurs sont principalement: la vérité, la liberté, la justice, la solidarité, la paix, la charité ou l'amour chrétien.

Vivre ces valeurs est la voie assurée non seulement pour le perfectionnement personnel, mais encore pour la mise en œuvre d'un authentique humanisme et d'une nouvelle vie commune en société. C'est donc à ces valeurs qu'il faut se référer pour réaliser les réformes substantielles des structures économiques, politiques, culturelles et technologiques et les nécessaires changements dans les institutions.

44. Vers un renouvellement de la société

L'importance vitale de ces valeurs explique pourquoi l'Eglise les a toujours proposées avec beaucoup d'insistance comme les vrais fondements d'une nouvelle société plus digne de l'homme. Tout en reconnaissant l'autonomie des réalités terrestres,97 l'Eglise sait cependant que les lois découvertes et utilisées par l'homme, dans la vie sociale ne garantissent pas d'elles-mêmes, et comme mécaniquement, le bien de tous. Elles doivent en effet être appliquées sous la conduite des valeurs qui prennent leur source dans la dignité de la personne humaine.98 Toutes ces valeurs manifestent la priorité de l'éthique sur la technique, le primat de la personne sur les choses, la supériorité de l'esprit sur la matière.99

45. La " sagesse " dans Rengagement social

Les valeurs entrent cependant fréquemment en conflit avec les situations où elles sont niées ouvertement ou indirectement. En ces cas, l'homme se trouve dans la difficulté de les honorer toutes de manière cohérente et simultanée. Pour cette raison, devient encore plus nécessaire le discernement chrétien des choix à faire dans les diverses circonstances, à la lumière des valeurs fondamentales du christianisme. C'est la manière de pratiquer l'authentique " sagesse ", exigée par l'Eglise de la part des chrétiens et de tous les hommes de bonne volonté dans l'engagement social.100

46. Valeurs pour le développement

En tenant compte de la grande complexité de la société humaine contemporaine et de la nécessité de promouvoir des valeurs déterminées comme fondement d'une nouvelle société, l'Eglise est appellée à intensifier le processus d'éducation dans le but de faire comprendre non seulement aux individus, mais aussi à l'opinion publique, au moins dans les Pays où sa présence est admise et son action permise, la nécessité vitale de défendre et de promouvoir les valeurs fondamentales de la personne humaine, sans lesquelles on ne peut avoir de vrai développement humain et intégral dans une société.

Pour cela, il ne sera pas possible de poser les bases de l'authentique développement humain, demandé encore tout récemment par l'Eglise dans son Magistère social, sans une réaffirmation permanente de la dignité humaine et de ses exigences éthiques et transcendantes; sans une éthique de responsabilité et de solidarité entre les peuples101 et de justice sociale; sans une révision du sens du travail,102 qui comporte une redistribution plus équitable.